Chronique préparée par Frédéric PLANCHON de Wine & Tools en collaboration avec Aurélien BERTHOUD de Fruition Sciences. Wine & Tools travaille à Bordeaux au développement de l’offre de Fruition Sciences, une société Franco-Américaine basée à Montpellier et à Napa en Californie. Cette société propose une interface permettant de visualiser l’ensemble des données viticoles afin de faciliter les décisions au vignoble.
L’équipe de Fruition Sciences fait régulièrement des rapports à ses clients. Nous en avons synthétisé les principaux points pour le millésime 2016 en gestation.
Depuis le 1er novembre 2015, les précipitations du millésime 2016 sont très importantes avec plus de 700 mm d’eau accumulée dans certains endroits. Nous sommes donc pour l’instant sur un millésime 2006 très pluvieux. Quant aux températures et notamment celles de mai, elles se situent dans les normales saisonnières ce qui peut expliquer les dates de floraison habituelles en dépit d’un retard d’accumulation de degrés jours.
En effet, si on regarde l’accumulation de degrés jours à mi juin, avec 400 degrés jours, nous nous situons sur un millésime assez tardif. A titre d’exemple, les 400 degrés jours ont été atteints le 6 juin en 2015 et le 19 mai en 2011 à Pauillac.
Au niveau des paramètres du rendement, sur les sites que nous suivons, les mesures d’élongation de rameaux en 2015 ont révélé que la vigne n’avait subi aucun stress hydrique ou azoté. Ceci a favorisé une bonne initiation florale pour l’année 2016 et donc un nombre de grappe par rameaux élevé (Guilpart et al. 2014). Ceci est bien confirmé cette année sur le terrain. En revanche, les précipitations qui sont tombées en pleine période de floraison auront probablement un impact négatif sur le rendement, la coulure risquant de faire baisser significativement le nombre de baies fécondées par grappe et donc le poids des grappes. Cela reste à confirmer à nouaison et lors des comptages de baies à petits pois car des pluies qui ont eu lieu après la chute des capuchons auront moins d’impact sur la coulure.
Pour conclure, nous partons sur un millésime normal d’un point de vue phénologique dû au débourrement précoce malgré les températures plutôt fraiches du mois d’avril. Les taux de croissance sont importants et supérieurs à 2015 et 2014. Si la floraison s’était déroulée sans encombre, on aurait pu s’attendre à des rendements plus élevés qu’en 2015 mais la coulure sur certaines parcelles risque probablement de les pénaliser.
Frédéric PLANCHON pour Wine & Tools