Donald Trump a choisi d’appliquer une taxe de 25 % sur les importations de vins depuis la France. Depuis l’annonce officielle, en octobre 2019, les viticulteurs subissent des baisses de ventes importantes et craignent de voir la filière viticole s’effondrer. Les vignerons réclament la création d’un fonds de compensation.
Un effondrement des ventes depuis l’instauration d’une taxe US
Vous avez une image du vin idyllique ? Une bonne soirée entre amis, un verre à pied à la main, rempli d’un bon nectar du cru français ? Cette image du bon vin français souffre depuis le dernier trimestre 2019, à cause de l’imposition d’une taxe US sur certains produits. La décision d’instaurer ces nouveaux droits de douane a fait suite aux subventions que l’Union Européenne a accordé à l’entreprise Airbus.
La taxe américaine touche tous les pans de la filière viticole : producteurs, importateurs, négociants, distributeurs. Une taxe de 25 % est suivie d’une augmentation des prix en magasin de près de 60 %. À l’exception de la Champagne, toutes les régions du vin françaises sont impactées. Dès novembre 2019, les exportations vers l’Outre-Atlantique ont chuté. Les vignerons s’estiment victimes d’un conflit qui ne les concerne pas.
Les viticulteurs demandent une compensation
Face à cette situation, les acteurs de la filière viticole demandent au gouvernement et à Airbus de créer un fonds de compensation pour les soutenir dans cette épreuve. Pour compenser leurs pertes, la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEDV) demande la levée de 300 millions d’euros. Une délégation de viticulteurs a rencontré vendredi le PDG d’Airbus. Nous n’avons pour le moment pas de retour sur les résultats des négociations. Les vignerons réclament également une aide de l’Union Européenne pour les aider à valoriser le vin français à l’étranger.
Les stratégies adoptées par les vignerons
Pour ne pas subir de plein fouet la taxe US, certains producteurs proposent des bouteilles de vins contenant plus de 14° d’alcool, afin de sortir des conditions d’imposition. D’autres mènent des négociations ardues avec les importateurs et les distributeurs, afin de partager le surcoût et ne pas trop augmenter les prix pour les consommateurs. Certains États américains auraient ainsi déjà pris à leur charge une partie de l’augmentation de la taxe sur un certain volume de caisses. Une dernière solution serait de se lancer dans des projets d’œnotourisme. L’idée sous-jacente étant de faire venir les Américains en vacances en France dans les vignes, et de leur proposer des dégustations.
La filière viticole attend donc impatiemment le dénouement des négociations autour des compensations exigées. Face à la rumeur d’une taxe à 100 %, les autorités administratives appellent à ne pas paniquer. En effet, une telle taxe ferait perdre trop d’argent et d’emplois aux USA pour être décrétée.